L’environnement médical se bonifie de jour en jour avec l’intégration progressive des nouvelles technologies. Des outils d’aide à la prise de décision permettent notamment aux médecins de prescrire des traitements spécifiques aux patients. Mieux adaptés au mode de vie du patient, les traitements « à la personne » sont plus efficaces que les protocoles classiques. Nous avons rencontré Aimedis, un acteur du milieu, qui œuvre à délivrer ses solutions auprès des patients.
Les patients victimes des dysfonctionnements médicaux
Malgré de nombreuses évolutions dans le monde de la santé, de multiples problèmes persistent et ne sont pas encore adressés. Voici 6 exemples de dérives impactant les patients :
La contrefaçon
La montée en puissance de l’e-commerce coïncide avec une explosion du marché de la contrefaçon médicale. L’opacité des flux sur internet et l’extrême facilité de créer une place de marché en ligne rendent la lutte contre ce fléau très complexe. Les faux médicaments composent plus de 20% du marché pharmaceutique mondial (contre 1% en 2006 !). Ce chiffre pouvant atteindre 70% dans certains pays d’Afrique. Chaque année, plus de 100 000 décès y sont à déplorer à cause de la prise de médicaments contrefaits.
Le coût de la médecine
Actuellement, de nombreux ménages n’ont pas accès aux soins appropriés à cause de l’augmentation perpétuelle du coût des prestations médicales ou du non remboursement des soins par les organismes de santé. Par exemple,en 2018 aux États-Unis, plus de 35% des habitants ont eu des difficultés à accéder aux soins dû fait des dépenses exorbitantes liées à la médecine.
Les erreurs médicales
De nos jours, trois types d’erreurs médicales sont reconnus : la faute technique (ex : méconnaissance des usages médicinaux) , la faute contre l’humanisme (ex : acte médical pratiqué sans consentement) et la faute d’information (ex : non communication des risques liés à une opération). Chaque année, 43 millions d’erreurs ont lieu dans le monde (la plus courante étant l’erreur de prescription) causant des complications pour les patients , et allant jusqu’au décès pour 150 000 d’entre eux.
L’isolement
Beaucoup de patients atteints d’une pathologie rare souffrent de l’isolement provoqué par leur condition. En effet, le caractère exceptionnel des maladies rend le soutien communautaire inaccessible alors que ce dernier est indispensable. De même, l’entourage des malades se retrouve avec peu de moyens pour gérer une situation très éprouvante et complexe (digestion du diagnostic et accompagnement du patient).
La surcharge médicale
Un nombre important de patients (maladies chroniques, personnes âgées etc..) ont besoin d’un suivi particulièrement rigoureux qui pèse fortement sur leur quotidien. Ceci impacte leur bien-être (médications lourdes, aller-retour quotidien dans des facilités médicales etc..) et mobilise des ressources médicales importantes.
L’observance thérapeutique défaillante
Les pharmaciens ont un devoir d’observance auprès de leurs patients. Ils doivent surveiller les patients et s’assurer que ces derniers suivent correctement le traitement prescrit. Par manque de traçabilité et de partage des données, il est très simple pour un patient d’utiliser la même ordonnance dans plusieurs pharmacies. Une prise excessive de médicaments ou à l’inverse une sous-consommation de médicaments peut être extrêmement dommageable pour le patient. Malgré la création récente du Health Data Hub par le ministère de la santé, les pharmaciens disposent de peu de moyens pour protéger les patients.
L’IA et la blockchain, une association salvatrice
Deux technologies émergentes ont beaucoup à apporter dans la résolution de ces problèmes. Sujets d’actualités récurrent, vous avez très certainement entendu parler de la blockchain et de l’intelligence artificielle . Avant d’expliquer comment leur association permettra de révolutionner le monde médical, je vous propose un bref rappel :
L’IA
L’intelligence artificielle permet de traiter un nombre très important de données et d’en tirer des enseignements. Par exemple, un patient est atteint de la grippe, l’intelligence artificielle va parcourir l’ensemble des cas de grippe traités dans le monde afin de proposer au médecin les meilleures prescriptions et traitements en fonction des caractéristiques du patient (poids, taille, sexe, situation géographique, pathologie etc…).
La blockchain
La blockchain est un moyen de stocker chronologiquement des informations de manière sécurisée, transparente, infalsifiable et décentralisée. Elle permet également de certifier des transactions à n’importe quelle échelle (d’une transaction entre vous et votre voisin à une transaction entre Total et Google). Un bref exemple : Alice achète directement une voiture à Pierre. La blockchain permet de sceller la transaction en s’assurant qu’Alice a suffisamment d’argent, que Pierre possède effectivement une voiture et que l’échange de biens a lieu.
En somme, la blockchain s’assure de la qualité et de la fiabilité des données qui sont ensuite analysées et interprétées sous forme d’enseignements et de recommandations par l’IA.
Des solutions technologiques délivrées aux patients
De nombreux acteurs comme Embleema, BurstIQ, Aimedis ou bien Medibloc ont perçu le potentiel de cette association et œuvrent pour délivrer ses bénéfices aux patients, aux médecins et aux docteurs.
Fondée en 2017, Aimedis est une plateforme médicale construite autour du patient. La plateforme connecte, stocke et sécurise l’interopérabilité entre les hôpitaux, les pharmacies et les assurances dans l’optique de soutenir et d’améliorer la relation patient-docteur. La première version de la plateforme accueille déjà plus de 40 000 patients à travers l’Europe et l’Asie.
« 10 minutes à la place de 3 jours – rapidité et interopérabilité sont les objectifs primordiaux pour le traitement des patients, ou chaque seconde gagnée, et non perdue, peut faire la différence »
Roxana Nasoi, CCO et partenaire à Aimedis
Aimedis propose des solutions concrètes aux dangers exposés en début d’article :
La contrefaçon et l’observance thérapeutique défaillante
Pour s’assurer de la qualité, de l’authenticité et de la traçabilité des médicaments, Aimedis a créé les labels AIMedisafe. Des puces RFID/NFC assurent le suivi permanent des médicaments labellisés AIMedisafe. Le suivi va des ingrédients utilisés à la fabrication en laboratoire, aux entrepôts de stockage jusqu’à la pharmacie de vente. La blockchain stocke et sécurise ces données, les rendant, par ailleurs, consultable par tous. Ce partage sécurisé des données permettra de régler, coup pour coup, la contrefaçon des médicaments et l’usage abusif des prescriptions par les patients.
Le coût de la médecine
Une pratique nommée le tourisme médical se développe fortement à travers le monde. Le tourisme médical met en compétition les différents pays du globe sur les offres de traitement médicaux spécialisés. Aimedis permettra aux patients d’avoir une vision à 360° des offres proposées (comparaison des prix, des fournisseurs et des traitements disponibles). De plus, Aimedis mettra en relation les patients et les fournisseurs en assurant la confidentialité et l’authenticité des données grâce à la blockchain. Ainsi, les patients auront accès à des soins adaptés, de qualité et à moindre coût.
Les erreurs médicales
La prescription est un élément déterminant de la relation patient-médecin. Les erreurs peuvent arriver à de multiples étapes de la vie d’une prescription. Par exemple, à sa rédaction par le médecin, à son interprétation par le pharmacien et à son application par le patient. Aimedis entend développer une IA qui utilisera les données médicales des médicaments et des patients stockées sur la blockchain pour vérifier que les prescriptions des médecins sont adaptées à chaque patient (dosage correct selon le poids et l’âge du patient, compatibilité avec son passif médical, ses traitements en cours etc…). De plus, l’IA accompagnera le patient au quotidien dans l’application de sa prescription avec des rappels appropriés et des aides à la compréhension (vidéos explicatives, chatbot etc…).
L’isolement
L’absence d’un « réseau social médical » limite l’entraide et le soutien communautaire. Aimedis a pour objectif de palier à ce manque en construisant une forte communauté de patients à travers le monde. Ainsi, les personnes atteintes de pathologies rares et leur entourage auront la possibilité d’échanger avec des individus traversant ou ayant traversé des expériences similaires.
La surcharge médicale
Des études montrent que le suivi médical à distance réduit le taux d’admissions en hôpital des patients âgées de 40%. Aimedis développe des équipements médicaux connectés qui permettront aux médecins de suivre les données médicales (rythme cardiaque, température etc…) à distance via une application. Ainsi, cette approche basée sur le cloud et la connectivité permettra d’amoindrir l’impact des traitements médicaux (télé-consultation, télé-prescription etc…) sur la vie quotidienne des patients et de détecter des complications à tout instant. Mieux vaut prévenir que guérir !
Pour conclure, la combinaison de la blockchain et de l’IA ouvre des possibilités incroyables en termes d’amélioration de la relation patient/médecin et de développement d’un communautarisme médical international. Désormais, nous avons besoin que les acteurs de la santé s’approprient ces technologies et les délivrent aux patients.
Merci d’avoir pris le temps de lire cet article. Si vous avez des remarques ou l’envie de discuter de sujets blockchain ou d’IA, contactez-moi !